Tammy C. Yates, directrice générale
Aujourd’hui, nous marquons la Journée mondiale du sida (JMS) et le thème, cette année, est Levons la main pour #préventionVIH.
Aujourd’hui, le diagnostic de VIH est quelque chose de très différent de ce qu’il était dans les années 1980 et 1990.
Aujourd’hui, avec l’accès aux soins, traitement et soutien, les personnes vivant avec le VIH non seulement survivent, mais elles vivent bien aussi.
Dans le cadre des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies, le monde s’est engagé à mettre fin à l’épidémie de sida d’ici à 2030. Le Canada a adhéré aux ODD et approuve pleinement la cible mondiale 90-90-90 d’ONUSIDA : À l’horizon 2020, 90 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique. À l’horizon 2020, 90 % de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement anti rétroviral durable. A l’horizon 2020, 90 % des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale durablement supprimée.
Avant que l’ambitieuse cible 90-90-90 d’ONUSIDA nous permette de mettre fin avec succès à l’épidémie de sida dans le monde, nous pouvons nous attendre à une augmentation, pendant une dizaine d’années, du nombre de personnes vieillissant avec le VIH. Dans un même temps, tandis que nous nous efforçons de faire de la suppression de la charge virale une réalité pour la majorité des personnes vivant avec le VIH dans le monde, il est critique que nous tenions compte des besoins post-traitement de millions de personnes qui vivront plus longtemps, pour atteindre l’âge d’or, avec le VIH. En réponse à ces mutations démographiques, nous devons repenser la façon dont nous abordons la prévention du VIH, les soins, le traitement et le soutien. Des estimations prudentes placent le nombre de personnes âgées de plus de 50 ans qui vivent avec le VIH au Canada aujourd’hui à plus de 23 000, et ce chiffre ne cesse d’augmenter.
Dans son message pour la JMS, Michel Sidibé, directeur exécutif d’ONUSIDA, encourage la communauté mondiale à adopter l’approche fondée sur le cycle de la vie pour répondre à la complexité du VIH. Chez Réalise, nous souscrivons pleinement à cet appel. En tant que chef de file du VIH et du vieillissement parmi les organismes de la société civile œuvrant à l’échelle nationale dans la riposte nationale au VIH, à l’hépatite C et aux autres ITSS du Canada (les « partenaires nationaux »), nous disons, ensemble, Levons la main pour #préventionVIH pour tous les groupes vulnérables au VIH, y compris les adultes de plus de 50 ans.
La dure réalité est qu’en plus de modifier la façon dont nous abordons la prévention du VIH, les soins, le traitement et le soutien, nous devons également modifier la façon dont nous abordons l’éducation en matière de santé sexuelle des adultes plus âgés au Canada. Les tendances communes indiquent que les personnes âgées de 50 ans et plus ont rarement recours aux préservatifs et qu’elles pensent souvent ne pas être vulnérables au VIH. Aussi, on relève un niveau inférieur de connaissances sur la transmission et la prévention du VIH chez les adultes de 50 ans et plus que dans les autres groupes d’âges.
Par l’entremise du Comité national de coordination sur le VIH et le vieillissement, dont Réalise est le secrétariat, nous encourageons l’échange d’information et la collaboration entre les secteurs, organisations et individus qui partagent un intérêt commun dans le domaine du VIH et du vieillissement, et nous encourageons l’adoption d’une riposte coordonnée aux défis convergents auxquels se heurtent les personnes plus âgées au Canada qui vivent avec le VIH ou qui y sont vulnérables. De la naissance à la vieillesse, faisons en sorte de répondre aux besoins de toutes les personnes qui vivent avec et qui sont vulnérables au VIH. Levons la main pour #préventionVIH tout au long du cycle de la vie.